En salles 19/04/2019

Deux portraits de femmes : “Seule à mon mariage” et “La camarista”

Un week-end avec lundi férié, c’est l’occasion d’aller encore plus au cinéma ! Voici donc deux possibilités trop peu médiatisées, mais qui valent assurément le coup.

Présenté à Cannes par l'Acid au sein de sa sélection de l'an dernier, Seule à mon mariage de Marta Bergman (photo de bandeau) met en scène un personnage féminin assez inoubliable, jeune femme d'origine rom cherchant l'amour sur Internet et débarquant de son bled de Roumanie jusqu'en Belgique pour rencontrer un prétendant visiblement sérieux. Mais tout ne sera pas aussi rose que prévu, forcément, pour Pamela, lancée dans un récit d'apprentissage express – celui des us et coutumes d'une société prospère et suscitant certains rêves, en premier lieu – et qui doit composer avec la séparation de son enfant, laissé provisoirement au pays. Avec beaucoup d'énergie et d'humour, la réalisatrice évite tous les clichés, notamment ceux qui collent à la communauté rom, pour une crhonique évoquant parfois le meilleur du cinéma social anglais, portée par l'extraordinaire Alina Serban, véritable découverte du film. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous de toutes autres latitudes, la jeune Evelia du film mexicain La camarista, de Lila Alivés (photo ci-dessus), lutte elle aussi pour accéder au possible à ses rêves, empêtrée dans la monotonie de son travail de femme de chambre dans un grand hôtel de Mexico. Le tour de force de la narration est de demeurer intégralement dans l'espace de ce lieu de labeur “invisible”, sans jamais qu'une pointe d'ennui ne surgisse pourtant : on colle aux pas d'Evelia, partageant ses rencontres, ses doutes, ses désirs inavoués, ses instants de découragement ou de joie furtive. Et là encore, la débutante sur qui repose tout le film  – Gabriela Cartol est son nom – livre une prestation décisive à la réussite globale du projet. Malheureusement, seul l'Espace Saint-Michel propose, pour ce qui est de Paris intra-muros, ce premier long métrage sélectionné dans de nombreux festivals inernationaux (Toronto, San Sebastian, Busan, etc.), raison de plus pour ne pas passer à côté.

Christophe Chauville

 

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