Nos soirées 04/12/2023

“Animation en courts”, collection fin d’année 2023

Revoilà le rendez-vous régulier proposé au Saint-André des Arts, à Paris, par L’Agence du court métrage autour du cinéma d’animation destiné aux publics adultes et adolescents. Ce sera le jeudi 14 décembre à 20h, avec quatre œuvres récentes projetées.

Encore un programme de haut vol pour Animation en courts, sur sa dernière date de l’année civile, avec en ouverture un film qui n’est certes pas de saison, Été 96 de Mathilde Bédouet (visuel ci-dessous), mais qui réchauffera les esprits, même si l’histoire narrée est plus âpre que le graphisme convoqué ne le laisse pressentir, avec ses teintes évoquant le crayon de couleur ou le feutre.

Mais c’est un vrai épisode initiatique qui est mis en scène, alors qu’une marée montante piège une famille en villégiature sur l’île Callot, dans la baie de Morlaix, et que le jeune Paul, entre monde de l’enfance et âge adulte, comprend se situer à une charnière de cette vie qui commence pour lui.

On verra ensuite deux films inspirés par des questions politiques ou historiques, Europe by Bidon de Samuel Albaric et Thomas Trichet – documentaire animé racontant avec beaucoup d’humanité l’odyssée d’un migrant venu du Nigéria, jalonnée d’écueils et de dangers (visuel ci-dessous) – et La veste rose de Mónica Santos, qui plonge le spectateur dans les heures sombres de la dictature portugaise, avant la Révolution des œillets de 1974.

En animant en stop-motion des petits vêtements stylisés, la réalisatrice, qui avait été remarquée pour Au cœur des ombres/Entre sombras (co-réalisé avec Alice Guimarães et qui a déjà été diffusé sur notre plateforme), évoque ces années d’oppression, dans les pas de la figure terrible de Rosa Casaco, officier de la police politique. Une originalité supplémentaire de La veste rose (visuel ci-dessous) est d’emprunter la voie de la comédie musicale, au fil de chansons de belle facture.

Et puis la séance se fermera sur l’un des incontournables de l’année en matière de cinéma d’animation, lauréat du dernier Prix Émile-Reynaud : Un genre de testament de Stephen Vuillemin (visuel de bandeau). L’aventure est trépidante et il est important de ne pas la “spoiler”, mais disons qu’il est question d’Internet, de réseaux sociaux et d’usurpation d’identité, pour une anticipation glaçante, car son postulat est parfaitement crédible… La forme du film est de surcroît somptueuse, raison de plus pour ne pas rater cette soirée du 14 décembre.

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Le Prix Émile-Reynaud 2023 pour Un genre de testament.

- La séance précédente d’Animation en courts, en octobre.