Extrait
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Chroniques de l’eau salée

Tamerlan Bekmurzayev, Antoine Carré, Rodrigo Goulão de Sousa, Alexandra Petit, Martin Robic

2021 - 9 minutes

France - Animation

Production : Gobelins, l’école de l’image

synopsis

Sous le soleil des derniers jours d’été, un jeune homme se prépare à quitter le foyer familial.

Tamerlan Bekmurzayev

Tamerlan Bekmurzayev est passé par l'Atelier de Sèvres avant d'intégrer les Gobelins, l'école de l'image, à Paris.

Il a réalisé Senjo, un film d'animation d'une minute, avec Camille Bozec et Antoine Carré en 2019, puis Chroniques de l'eau salée avec Antoine Carré, Rodrigo Goulão De Sousa, Alexandra Petit et Martin Robic.

Le film a été présenté dans de nombreuses sections “jeunes publics” de festivals internationaux (Bruxelles, Clermont-Ferrand, Lisbonne, Montréal, Ottawa…) et a été primé au Festival du film court en plein air de Grenoble.

Il a fait partie de l'équipe d'animation de la série Love, Death & Robots, pour Netflix, en 2022.

Antoine Carré

Antoine Carré est entré aux Gobelins, l'école de l'image, en 2016 et a coréalisé en 2021 Chroniques de l'eau salée avec Tamerlan Bekmurzayev, Rodrigo Goulão de Sousa, Alexandra Petit et Martin Robic.

Le film a été présenté dans de nombreuses sections “jeunes publics” de festivals internationaux (Bruxelles, Clermont-Ferrand, Lisbonne, Montréal, Ottawa…) et a été primé au Festival du film court en plein air de Grenoble.

Rodrigo Goulão de Sousa

Rodrigo Goulão de Sousa a fréquenté le lycée français de Lisbonne, avant d'y intégrer l'Université des Beaux-Arts et de gagner Paris pour suivre l'École Estienne et y obtenir un DMA en cinéma d'animation en 2017.

Il poursuit son cursus aux Gobelins, l'école de l'image, où il étudie jusqu'en 2021. Il réalise alors son film de fin d'études, Chroniques de l'eau salée, avec Tamerlan Bekmurzayev, Antoine Carré, Alexandra Petit et Martin Robic.

Le film est présenté dans de nombreuses sections “jeunes publics” de festivals internationaux (Bruxelles, Clermont-Ferrand, Lisbonne, Montréal, Ottawa…) et a été primé au Festival du film court en plein air de Grenoble.

Rodrigo Goulão de Sousa a aussi travaillé comme animateur sur un film Fémis de Baptiste Drapeau, Moitié-moitié (2018).

Alexandra Petit

Après un Bac STD2A et une année préparatoire aux Gobelins, l'école de l'image, à Paris, Alexandra Petit a intégré l'établissement en 2017, obtenant son Master en 2021 avec son film de fin d'études, Chroniques de l'eau salée, réalisé avec Tamerlan Bekmurzayev, Antoine Carré, Rodrigo Goulão de Sousa et Martin Robic.

Le film a été présenté dans de nombreuses sections “jeunes publics” de festivals internationaux (Bruxelles, Clermont-Ferrand, Lisbonne, Montréal, Ottawa…) et a été primé au Festival du film court en plein air de Grenoble.

Martin Robic

Après un Bac scientifique et DMA en Cinéma d'animation à l'ESAAT, à Roubaix, Martin Robic a intégré Les Gobelins, l'école de l'image, à Paris.

Il y a signé en 2021 Chroniques de l'eau salée avec Tamerlan Bekmurzayev, Antoine Carré, Rodrigo Goulão de Sousa et Alexandra Petit. Le film a été présenté dans de nombreuses sections “jeunes publics” de festivals internationaux (Bruxelles, Clermont-Ferrand, Lisbonne, Montréal, Ottawa…) et a été primé au Festival du film court en plein air de Grenoble.

Martin Robic a aussi participé à animer le court métrage Hi, How are you ? de Gaïa Grandin Mendzylewski, produit par Papy 3D Productions (2021).

 

Critique

Si les Chroniques de l’eau salée étaient une expression, “voler de ses propres ailes” en serait le sous-titre. Dans une complexité limpide, accessible et lumineuse, le collectif de six réalisateurs file et réinvente la métaphore de l’indépendance par son son usage judicieux des symboles et le grain esthétique d’une animation habilement surréaliste qui combine leurs subjectivités.

Dès les premières secondes, la figure du papillon et cette omniprésente valise, garants poétiques du départ imminent, s’emparent d’un décor paisible qui nous berce, du calme plat de sa mer apaisante aux éclats de son ciel, et où s’incarne la douceur du cocon familial, son confort et sa sécurité. Ce halo d’innocence qui enveloppe encore le jeune homme avant son envol. Un foyer, reflet de cette île onirique, dont on s’extirpe péniblement pour se jeter vers l’inconnu. Là où la multiplication miniature du garçon induit le caractère instinctif de l’émancipation, à l’image des bébés tortues émergeant sous le sable pour se ruer vers le grand large, la mouette illustre les obstacles et l’adversité. Les esquisses parlent pour les mots dans cette œuvre à la saveur d’une fin d’été, où l’enfance s’enfuit avec cette course qui marque aussi la fin de l’insouciance et le début de la liberté.

Sous le signe de la séparation, Chroniques de l’eau salée s’intéresse à celui qui part dans le regard de ceux qui restent. Les siens, les nôtres, que l’on laisse derrière soi. Un silence qui s’installe, un manque, une étape nécessaire, un pas vers la solitude. Spectatrice des dernières méditations du jeune homme, la nature narratrice laisse entrevoir leurs gestes et réflexions. Sur un fil onirique marchent un petit frère laissé sans partenaire de jeu, un père pas encore résigné, un grand-père avisé et une mère nostalgique des années souvenirs. Tantôt songe, tantôt bagage, ce fils existe à travers eux, et dans une pluie de vêtements colorés, seul son fidèle chapeau retombe sur sa base comme le noyau indestructible des racines.

Si la danse finale où se confondent amour et chagrin unis dans leurs adieux excelle dans l’art de la chute, entre tendresse et affliction, elle n’ajoute pas moins à l’ensemble une note infiniment réconfortante. Il y a dans l’épilogue quelque chose de pur et de sage, d’un peu lisse et scolaire auquel on aime croire et qu’on sait apprécier. Et quand l’écran s’emplit d’émotions avenantes, rayonnant d’un graphisme crépusculaire, alors se dessine à l’horizon l’aube d’un cycle immortel.

Marie Labalette

Réalisation, scénario, image et animation : Tamerlan Bekmurzayev, Antoine Carré, Rodrigo Goulão de Sousa, Alexandra Petit et Martin Robic. Montage : Tamerlan Bekmurzayev et Rodrigo Goulão de Sousa. Son : Nadège Feyrit et Jérémy Ben Ammar. Musique originale : Jérémy Ben Ammar. Production : Gobelins, l'école de l'image.