Nos soirées 11/06/2019

Une carte blanche à L’Agence du court métrage

La Cinémathèque du documentaire invite L’Agence du court métrage à la BPI, au Centre Pompidou, pour une séance de son cycle régulier “Du court, toujours”, le lundi 17 juin à 20h. 

Retour, de Pang-Chuan Huang, France, 2017, 19 minutes

‘‘Je vais rentrer chez moi, seulement par le chemin de fer.’’
Deux trajets linéaires situés à différentes époques se déroulent simultanément. L’un est un retour en traversant deux continents. L’autre est construit par une vieille photo du grand-père. Petit à petit, le balancement rythmique du train confond le passé et le présent, nous amène à dévoiler une mémoire, qui est oubliée, et couverte par la poussière.

Des milliers d’images créent un horizon immense, se déroulent de la droite – qui présente le passé – à la gauche, qui présente le futur. C’est la même manière de regarder une peinture sur un rouleau chinois qui conserve une durée, comme le cinéma. Le réalisateur affirme que son expérience du déplacement en train est à l’origine de ce projet. Il est toujours curieux d’observer les petites maisons à travers la fenêtre. La photographie lui permet de retourner à ces endroits et de découvrir les histoires de ces habitants, un an après.

Derrière nos yeux, d'Anton Bialas, France, 2018, 46 minutes

Jouant à la frontière du réel, trois figures solitaires et vagabondes sont arborées dans le film, lui-même composé en trois temps : de la vieillesse à l’adolescence, jusqu’à un état semi-enfantin. Les portraits se succèdent, portés par la citation mise en exergue : “Ce que tu verras, tu le deviendras”, tirée de l’Évangile selon Philippe. Elle nous invite à entrer dans un univers cyclique, au travers d'hommes vivant en marge. Le premier est un sans-abri qui déambule dans les rues de Paris. Ensuite est présenté un jeune peintre rêveur, se mettant en quête d'étincelles de beauté. Enfin, un jeune homme aveugle émerge dans une forêt faites de surimpressions. Par une approche sensitive et intuitive, au delà de tout sens cartésien, la caméra colle au plus près des corps et des textures, des rides du visage, des coups de pinceau sur la toile ou encore de l'écorce d'un arbre. 

Léa Drevon

Séance en présence des réalisateurs le lundi 17 juin à 20h à la BPI, Centre Pompidou.