Festivals 25/03/2019

Un festin de films au Festival cinéma d’Alès

Pour sa 37e édition, Itinérances se déroulera du 29 mars au 7 avril, avec une programmation ample et riche, où le court métrage trouvera à nouveau une belle place, avec notamment une séance conçue pour célébrer les 30 ans de “Bref”.

On sait à quel point le Festival Cinéma d'Alès trouve traditionnellement le juste équilibre entre inédits, avant-premières et rééditions, afin de combler au mieux toutes les attentes cinéphiles possibles. Ce sera est encore le cas en 2019, au fil des différents hommages rendus au duo burlesque Abel & Gordon (on y verra tous leurs courts : Rosita, Merci Cupidon, Walking on the Wild Side), au réalisateur de documentaire William Karel (à mentionner, entre autres, son mémorable et jubilatoire Opération Lune) et au producteur Michel Seydoux. Un focus sur les nombreuses collaborations entre Akira Kurosawa et son immense acteur fétiche Toshiro Mifune sera présenté en amont de la réédition de grande ampleur que consacrera prochainement au tandem l'indispensable label Carlotta Films. Pascal-Alex Vincent, qui n'est pas seulement réalisateur (de courts métrages, de documentaires et d'un long de fiction), mais aussi un grand spécialiste du cinéma japonais classique, sera présent pour l'occasion.

Une compétition de courts métrages francophones aura lieu comme à l'habitude, à travers dix œuvres qui se verront soumises au verdict d'un jury professionnel – où l'on retrouvera notamment les acteurs Damien Bonnard et Salomé Stévenin, mais aussi le réalisateur David Bouttin, vainqueur l'an dernier à Alès pour Boomerang – et à celui d'un jury de lycéens, en plus du choix du public, tout naturellement. Parmi eux figurent plusieurs titres en vue en ce moment, comme Le chant d'Ahmed de Fouad Mansour (photo ci-contre), Beautiful Loser de Maxime Roy, Pile poil de Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller, Chien bleu de Jérémy Trouilh et Fanny Liatard, Mort aux codes de Léopold Legrand, etc.

Et ce n'est pas tout ! Une grande rétrospective intitulée Chemins de liberté explorera la thématique évoquée sous tous les angles, à la faveur de films de tous formats, nationalités et époques, du Spartacus de Kubrick à Thelma et Louise, en passant par le Passe-montagne de Jean-François Stévenin ou le coréen Dernier train pour Busan. Côté courts, l'animation Boléro Paprika de Marc Ménager est à ne pas manquer, ainsi que, bien sûr, une séance spécialement concoctée pour fêter les 30 ans de Bref, en partenariat entre notre rédaction et l'équipe du festival. Liberté en courts proposera ainsi 6 films illustrant les motifs de libération et d'émancipation, le dimanche 31 à 14 heures : Tous à la manif de Laurent Cantet (1994), Avant que de tout perdre du fraîchement césarisé Xavier Legrand, The Devil de Jean-Gabriel Périot, Beach Flags de Sarah Saidan, Oripeaux de Sonia Gerbeaud et Mathias de Panafieu et Jafar Panahi, télépathie de Vincent Barrot, dit Marchouillard (visuel ci-dessus). Que du (très) bon, donc, à la fois en fiction, en animation et en expérimental, en écho à ce qui est défendu par la revue, version papier ou numérique, depuis trois décennies. Une certaine forme d'“itinérances” aussi, d'ailleurs...

Christophe Chauville