Festivals 10/07/2019

Retour les deux gagnants du FFF 2019

Retour sur le palmarès – 100% féminin – de la 6e édition du Festival du film de fesses à travers ses grands gagnants : “Romy & Laure... Et le secret de l’homme meuble" de Laure Giappiconi et Romy Alizée (France) et l’animation "Babines" d’Émilie Praneuf (Belgique).

Avec son esthétique léchée et délicieusement rétro, Romy & Laure... Et le secret de l'homme meuble, ciné-conte photographique réalisé par Laure Giappiconi et Romy Alizée, a remporté les suffrages des spectateurs du festival, qui l'ont récompensé de la Fessée du public.


                             
Le film décrit la vie de Romy et Laure (jouées par les réalisatrices elles-mêmes) et leur gang de super copines, qui se laissent aller à quelques parties fines agrémentées de garçons-cadeaux occasionnels ! Un format maîtrisé, s'appuyant sur une technique originale, qui se compose de plus d'une centaine de photographies argentiques en noir et blanc entremêlées de voix-off envoûtantes.



Ce conte pour adultes revisite la figure du grand méchant loup, qui passe des tréfonds de la forêt… à une cachette sous le lit. En mettant en scène des hommes-objets (au sens littéral !), le film montre un loup qui n’a pas les dents aussi longues que prévu. Le prédateur qui surgit dans l’espace intime d'une chambre, se retrouve alors face à des jeunes filles sachant parfaitement se défendre. Un retournement de situation résoluement moderne, dans lequel les héroïnes font preuve de malice et de perversité.

Entre balade jouissive et transe poétique, Babines est une ode au plaisir, qui a reçu la Fessée du jury à l'issue du festival, grâce à son animation pleine de douceur, qui va à l'encontre de certaines définitions grossières données à la pornographie. La réalisatrice Émilie Praneuf célèbre, à travers cet essai cinématographique produit sans budget, la puissance du désir dans une invitation ludique au plaisir.

L'animation permet un vaste champ d'exploration de création, tout en poésie, autour de la masturbation féminine. En travaillant sur plusieurs couches, Émilie Praneuf fait dialoguer les matières, les couleurs et les textures, qui se fondent l'une dans l'autre, tel un acte d'amour. Le film fait appel à l'imaginaire du spectateur : les dessins ne disent pas tout et laissent place à l'interprétation. Les images ne tendent pas à une volonté de réalisme, mais plutôt à sa transposition, au déploiement d'un rêve, lieu de tous les (im)possibles où graphisme et érotisme ne font plus qu’un.

Léa Drevon