Festivals 17/02/2019

Loin de l’Hexagone, d’autres prix...

L’actualité du court est dominée en France par le palmarès de Clermont-Ferrand et l’imminence des César. Mais ce n’est pas tout : la Berlinale vient aussi de se conclure, juste après que les Goyas et les BAFTA ont été décernés. Et c’est important aussi !

À Madrid, la 33e édition des Goyas a vu, du côté des courts métrages, triompher Cazatalentos de José Herrera (en animation, visuel ci-contre), Gaza de Carles Bover Martinez et Julio Pérez del Campo (en documentaire) et, surtout, Cerdita de Carlota Peroda (photo de bandeau) dans la catégorie fiction. Ce court conte contemporain vu en compétition internationale à Clermont-Ferrand est aussi cruel que malpoli, mettant en scène une adolescente aux formes XXL et sujette aux moqueries de ses contemporain(e)s – qui l’agonisent de mille injures porcines, lui piquent ses affaires alors qu’elle se baigne dans une piscine qu’elle espérait isolée et l’humilient au pire point. La dite “cerdita” (soit “la truie”...) saisira l’occasion de se venger alors que le film aura basculé dans ce cinéma de genre où la production espagnole se meut avec aisance depuis quelques années.

Au Royaume-Uni, les BAFTA ont mis à l’honneur un autre film vu à Clermont cette année, le court métrage d’animation Roughhouse de Jonathan Hodgson, coproduit par la société parisienne Papy 3D Production (visuel ci-contre), récompensé dans cette catégorie, tandis que celle du “court métrage britannique” de l'année a permis à un documentaire d’accéder au sommet, à savoir 73 Cows, d’Alex Lockwood. Celui-ci présente un couple d’anciens éleveurs bovins s’étant reconvertis en se lançant dans l’agriculture bio végétalienne.




On achèvera ce petit tour d’Europe sur la scène du Festival de Berlin qui a vu le samedi 16 février, à l’issue de sa compétition officielle, Synonymes de Nadav Lapid recevoir l’Ours d’or (le cinéaste israélien était récemment lui aussi au cœur d’un hommage à Clermont à travers un programme spécial 1) et Grâce à Dieu de François Ozon le Grand prix du jury. L’Ours d’or du court métrage est pour sa part revenu à une production allemande, Umbra de Florian Fischer et Johannes Krell, tandis que deux documentaires se sont vus gratifiés du Prix du jury du court métrage (Blue Boy de Manuel Abramovich, Argentine) et du Prix du court métrage Audi (Rise, coréalisé par Barbara Wagner et Benjamin De Burca, Brésil, photo ci-contre).

Christophe Chauville

1. Il a permis de (re)voir notamment son excellent film d'école La petite amie d'Émile (2006) et le non moins abouti Journal d'un photographe de mariages (2016).