En salles 11/05/2018

Un miracle balte

À l’affiche cette semaine dans une très modeste combinaison de salles, le premier long métrage de la Lituanienne Eglé Vertelytè, “Miracle”, met en lumière une cinématographie méconnue et que l’on résume trop souvent au seul nom de Sharunas Bartas.

Eglé Vertelytè, née en 1983, avait réalisé son premier court métrage à l’âge de 17 ans seulement, alors qu’elle pratiquait comme actrice le théâtre en amateur. Elle aura réalisé d’autres films courts durant son cursus dans une école danoise, l’European Film College d’Ebeltoft, avant de se consacrer durant plusieurs années au documentaire (voir Ub lama, un 52 minutes, en 2011) et de signer enfin, avec Miracle, son premier long métrage de fiction. L’action s’enracinant au début des années 1990, au lendemain de la chute de l’URSS et de la naissance des pays baltes en tant que nations indépendantes, il y a toujours une lecture politique sous-jacente à cette tendance de cinéma très est-européenne, qui met ici en scène une quinquagénaire gérante d’un élevage porcin et voyant débarquer un Américain d’origine locale, dont les parents avaient fui les persécutions communistes et qui revient avec force dollars pour investir dans l’entreprise… Comme l’Irena en question est en but au mépris de ses employés et à l’inconséquence d’un époux alcoolique et crétin, cette irruption inopinée bouleversera sa vie, jusqu’à un dénouement inattendu et véritablement miraculeux...

L’humour volontiers flegmatique du film peut apparaître quelque peu particulier et la farce, loin des visions hiératiques d’un Bartas, est souvent caustique. Le film, coproduit par la Bulgarie et la Pologne, permet en outre de retrouver dans un rôle de prêtre l’un des acteurs phares du cinéma de Wajda dans les années 1970-80 : Daniel Olbrychski.

Christophe Chauville

 

À Paris, Miracle est à l’affiche du Saint-André-des-Arts chaque jour à 17h05 et 18h50.