En salles 11/12/2019

“Sans rivages”, un moyen métrage en salle(s)

Esperanza Productions propose à partir du 11 décembre de découvrir sur grand écran “Sans rivages”, de Mathieu Lis, un film d’une durée de 45 minutes produit en 2018 par Les Fées Productions et Filmo.

Sa sortie, certes, est modeste, avec une salle à Paris (L'Archipel, sur le boulevard de Strasbourg), puis des séances dans des salles Art et essai en région. Mais Sans rivages, de Mathieu Lis, n'en fait pas moins partie des sorties du mercredi 11 décembre et ce n'est pas si fréquent que cela pour un format de moyen métrage. 

Pour tout dire, Sans rivages avait été précédé d'une première version d'une durée d'une demie-heure, Craché dehors, sur un “pitch” similaire et avec le même trio de comédien(ne)s. La narration tourne autour d'Andréa, un sexagénaire à la dérive et rongé par l'alcoolisme, qui dort parfois dans la rue, perd le sens des réalités et fantasme sur un tandem féminin dont on comprend peu à peu la véritable identité, et par conséquent les rives oniriques que le film permet de rejoindre, à travers des séquences d'ivresse et de sensualité inattendues. Les repères se brouillent pour le spectateur comme pour le personnage principal, d'abord en quête d'affection, sinon seulement d'attention.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Mathieu Lis s'appuie sur une solide mise en scène et sur la direction de trois excellents interprètes, à savoir l'inusable et minéral Carlo Brandt, idéalement entouré de la rousse Maud Wyler, décidément une habituée du format du court, et la brune Baya Medhaffar, cette jeune actrice tunisienne remarquée en 2015 grâce au premier long métrage de Leyla Bouzid, À peine j'ouvre les yeux. Et le voyage dans lequel on nous entraîne ainsi, vers le grand large, ne manque ni de profondeur, ni de poésie.

Christophe Chauville
 


À voir :

- Jamais jamais d'Erwan Le Duc, avec Maud Wyler, toujours visible sur Brefcinema.

À lire aussi :

- La critique d'un autre film sur le motif de l'alcoolisme : Jacques a soif, de Jérémie Laurent.