News 18/03/2024

Un hommage (en six courts) à Sophie Fillières

Disparue beaucoup trop tôt, l’été dernier, Sophie Fillières a œuvré à la fois dans le court et le long métrage. Si Des filles et des chiens (1991) est le plus connu de ses films courts, une séance exceptionnelle à L’Archipel, à Paris, en proposera cinq autres, plutôt rares, le lundi 25 mars à 20h.

Le cinéma L’Archipel, à Paris, organise chaque mois un rendez-vous baptisé “Deux dames curieuses” et sa prochaine date – la 70e de la série ! – rendra hommage à Sophie Fillières, disparue prématurément l’an dernier, à l’âge de 58 ans. En attendant de découvrir son prochain long métrage, Ma vie, ma gueule, finalisé de façon posthume et qui devrait sortir dans le courant de 2024 chez Jour2fête, une soirée tout à fait exceptionnelle est à suivre le lundi 25 mars à 20h, qui permettra de voir sur grand écran six courts métrages de la réalisatrice, pour la plupart très rares.

C’est le cas de ses films réalisés au fil de son cursus à la Fémis, à la fin des années 1980 – elle appartenait précisément à la toute première promo à sortir de l’école –, à savoir le savoureux La fille du directeur et la correspondante anglaise (interprété en 1989 par une Nathalie Boutefeu juvénile et la future réalisatrice Pascale Pouzedoux), mais aussi les plus scolaires L’insu et Rien.

Des filles et des chiens, son film de fin de cursus (photo ci-dessus et de bandeau), est incontestablement le plus illustre, qui avait reçu le Prix Jean-Vigo du court métrage en 1992. On retrouve là aussi deux jeunes pousses, à savoir Sandrine Kiberlain, alors parfaite débutante, et Hélène Fillières, sœur de la réalisatrice. Son récit s’appuie sur le principe fameux du “tu préfères…”, qui s’est perpétué au-delà des décennies, puisque Lise Akoka et Romane Gueret en ont fait récemment le motif récurrent d’une série diffusée sur Arte.

La séance permettra aussi de voir ou revoir deux films signés pour les Talents Cannes de l’Adami en 2006, qui perpétuent le goût de Sophie Fillières pour le langage oral, ses paradoxes et sa cocasserie, parfois. Nathalie Moretti… (photo ci-dessus) se pose sur une situation saugrenue où une jeune avocate, commise d’office, se trouve une connaissance commune – donc des souvenirs – avec le délinquant qu’elle doit défendre (qu’incarne, assez bizarrement, Thibault Vinçon, plus habitué à des rôles plus “propres sur lui”)…

Quant à Antoine et Sidonie, il s’agit d’une saynète tournant autour d’une histoire de FIV et d’échecs, au sein d’un couple éminemment trop jeune pour un tel motif, sortant à peine de l’adolescence. Cela n’en reste pas moins une curiosité, fidèle à la ligne conductrice de tout le cinéma de Fillières.

Christophe Chauville

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