Nos soirées 30/04/2024

Femme, vie, liberté à “Déjà demain” ?

La tonalité de l’un des courts métrages présentés le lundi 6 mai à 20h à la soirée “Déjà demain” trouvera aussi écho dans certains des autres titres proposés dans le même élan…

Au cœur de cette séance de mai de “Déjà demain”, There is no Friend’s House, d’Abbas Taheri, met en scène deux adolescentes et amies évoluant dans l’Iran d’aujourd’hui. Elles sont issues de milieux sociaux très différents et l’institution, à savoir la direction de leur établissement scolaire, diffère lorsqu’elles sont entendues suite à un défi qu’elles se sont lancées et qui indispose la rigide hiérarchie.

On peut aisément filer les métaphores et inscrire l’argument narratif dans le contexte actuel de contestation et d’oppression régnant au sein de la République islamique iranienne. Produit par Jessica Cressy pour Envie de tempête Productions, ce film dont le titre prend volontairement des accents kiarostamiens – au dernier Festival de Clermont-Ferrand, sa traduction était “Où est mon amie ?” – confirme les promesses nées d’Aban, coréalisé avec Mahdieh Toosi en 2022.

La liberté se trouve aussi au centre du nouveau film d’animation de Gabrielle Selnet : La mort du petit cheval (visuel ci-dessous). Celle qui co-signa avec Chloé Farr et Adam Sillar Au revoir Jérôme ! aux Gobelins affirme à nouveau son style coloré et échevelé – en quatre minutes chrono, durée canonique des œuvres de fin d’études de La Poudrière – en suivant son héroïne, Gab, tandis qu’elle se dispute une fois de plus avec sa mère et décide de trouver un appartement pour elle et de voler enfin de ses propres ailes. Pas gagné, surtout à Paname !

Le programme se sera ouvert sur d’autres sourires, grâce à Saint Lazare, de Louis Douillez, produit par les Films du Sursaut. Autrement dit une soirée imprévue de conversations et confidences entre Lazare et Flore. Le premier s’est planté de date pour rejoindre un ami à une fête chez la première et comme, forcément, il n’y a personne, ke jeune homme accepte d’attendre avec son hôte l’ex-petite amie de celle-ci, qui doit venir récupérer des affaires laissées là.

En abordant le fond de leurs vies personnelles respectives, les deux jeunes gens vont se voir entraîner… assez loin ! Les dialogues, très drôles, de cette tranche nocturne de vie sont impeccablement servis par les deux jeunes interprètes du film, Maximilien Delmelle et Yara Pilartz, qu’on est bien content de retrouver, plus de dix ans après 17 filles, premier long métrage de Delphine et Muriel Coulin.

Évoquant la vie, mais aussi la mort, manifestant à son tour pas mal de liberté dans son récit, Totems d’Arthur Cahn (photo de bandeau) poursuit une œuvre sensible et non dénuée d’humour, autour du deuil suivant la mort d’un jeune homme, pour sa mère comme son groupe d’amis, dont l’un éprouvait sans doute plus que de l’amitié à son égard. Sa postérité est comme lié à une collection de sextoys qu’il conservait chez lui et que sa bande entend, par précaution, soustraire aux regards maternels… Chanter l’importance d’exister et celle d’aimer, au-delà des normes et des préjugés : la portée de la leçon est universelle, ici comme ailleurs…

Christophe Chauville

À voir aussi :

- Jeudi, vendredi, samedi d’Arthur Cahn, actuellement disponible sur Brefcinema.

À lire aussi :

- La mort du petit cheval, primé au Festival national du film d’animation de Rennes 2023.

- Sur la soirée d’avril 2023 de “Déjà demain”.